Face à un secteur automobile en pleine mutation, les constructeurs accélèrent la transition vers des motorisations plus propres. En France, la fin des ventes de voitures neuves à moteur thermique initialement prévue en 2035 pousse le marché à se réinventer.
La question n’est pas tant de savoir si le moteur thermique va disparaître, mais plutôt par quoi il sera remplacé. Chaque solution présentant des atouts et des contraintes, ce sont de nombreux critères qui orienteront le choix des automobilistes et des politiques publiques dans les années à venir. Nous vous proposons dans cet article de faire un tour d’horizon des motorisations qui façonneront la mobilité de demain.
Auparavant perçue comme une innovation de niche, la voiture électrique s’est progressivement imposée comme la référence de la mobilité décarbonée.
D’un point de vue technologique, les batteries lithium-ion ont gagné en densité énergétique et permettent d’obtenir de plus grandes autonomies.
Les temps de recharge ont considérablement été réduits avec l’arrivée des bornes de recharge rapides, capables de recharger 80 % d’une batterie en moins de 30 minutes.
D’autres innovations comme la recharge bidirectionnelle ouvrent également la voie à des usages complémentaires.
Au niveau des infrastructures, le réseau de points de recharge s’est densifié, répartis entre autoroutes, centres-villes et zones commerciales. Les investissements portés par les collectivités locales et les opérateurs privés visent à l’amplifier davantage au cours des prochaines années.
Toutefois, rouler à l’électrique présente encore certaines limites. L’une d’entre elles est l’utilisation de matières premières nécessaires à la fabrication des batteries : lithium, nickel et cobalt, dont l’extraction soulève des enjeux environnementaux et géopolitiques.
D’autre part, la recharge domestique nécessite une adaptation des installations électriques, qui est encore à l’heure actuelle coûteuse et n’est donc pas à la portée de tous.
L’électrique est aujourd’hui la motorisation la plus aboutie technologiquement et la plus soutenue politiquement. Sa généralisation dans les prochaines années dépendra de la capacité à garantir une production d’électricité décarbonée, un recyclage efficace des batteries et un accès équitable aux infrastructures de recharge.
Entre le thermique traditionnel et le tout électrique, les motorisations hybrides occupent une place stratégique dans la transition énergétique.
Une voiture hybride simple (HEV) combine un moteur thermique et un moteur électrique alimenté par une petite batterie, qui se recharge automatiquement lors des phases de freinage et de décélération. Elle ne nécessite donc aucune borne externe.
À l’inverse, l’hybride rechargeable (PHEV) dispose d’une plus grande batterie offrant une autonomie 100 % électrique de 40 à 80 km, idéale pour les trajets urbains. Elle peut être branchée sur une prise domestique ou une borne publique.
L’hybride est une option pragmatique pour les automobilistes désireux de réduire leur consommation et leurs émissions sans renoncer à la liberté du moteur thermique. Elle offre un confort de conduite fluide et silencieux en ville, tout en conservant une autonomie totale sur longue distance.
Malgré ses atouts, la motorisation hybride n’est pas exempte de critiques. Les modèles rechargeables, plus lourds et plus coûteux, affichent souvent des consommations supérieures aux chiffres officiels lorsqu’ils ne sont pas rechargés régulièrement.
De plus, la réglementation européenne prévoit la fin de la vente des véhicules thermiques, y compris hybrides, à partir de 2035.
À long terme, la pérennité de l’hybride dépendra de sa capacité à s’adapter à un marché de plus en plus dominé par l’électrique pur.
Encore marginale dans le paysage automobile français, la motorisation à hydrogène suscite un intérêt croissant. Il s’agit d’une alternative crédible au tout-électrique, notamment pour les véhicules lourds et les longues distances.
Les voitures à hydrogène utilisent une pile à combustible qui transforme l’hydrogène stocké dans un réservoir en électricité, ne rejetant que de la vapeur d’eau. Cette énergie alimente un moteur électrique, et offre les mêmes avantages de silence et de souplesse qu’un véhicule électrique à batterie.
Ses principaux atouts sont sa rapidité de recharge et son autonomie élevée. Ces caractéristiques en font une solution particulièrement adaptée aux flottes professionnelles, aux taxis, aux utilitaires et aux poids lourds.
Le développement de la mobilité hydrogène s’appuie sur la Stratégie nationale pour le développement de l’hydrogène décarboné, lancée par le gouvernement français en 2020.
Des projets pilotes, comme ceux de HysetCo (flotte de taxis hydrogène à Paris) ou Hyliko (pour les transporteurs) illustrent la volonté de faire émerger un écosystème national, soutenu par les grands groupes énergétiques et les constructeurs français.
Néanmoins, la motorisation hydrogène fait face, elle aussi, à plusieurs obstacles majeurs. La production d’hydrogène vert, obtenu à partir d’énergies renouvelables, reste coûteuse et énergivore.
D’autre part, le rendement énergétique global reste, pour l’instant, inférieur à celui des véhicules électriques à batterie car chaque étape (production, transport, conversion) entraîne des pertes.
Enfin, le manque d’infrastructures et le prix élevé des véhicules freinent encore, à l’heure actuelle, sa diffusion auprès du grand public.
Si la France poursuit ses investissements et développe une production locale d’hydrogène décarboné, cette technologie pourrait devenir à long terme le complément à l’électrique pour atteindre la neutralité carbone.
D’ici la fin de la décennie, les véhicules 100 % électriques devraient continuer leur progression, portés par la baisse du coût des batteries, le renforcement des incitations fiscales et l’extension du réseau de recharge.
L’hybride, quant à lui, restera une solution de transition pour les automobilistes qui n’ont pas encore accès à une borne ou qui effectuent de longs trajets.
Dans les années 2030, le moteur électrique pourrait devenir la norme pour les véhicules particuliers, tandis que l’hydrogène commencerait à se démocratiser dans les transports professionnels, les utilitaires lourds et les flottes publiques.
Au-delà de 2040, la mobilité pourrait être structurée entre l’électrique à batterie pour les trajets urbains et périurbains, et l’hydrogène pour les longues distances et usages intensifs.
La motorisation du futur ne reposera probablement pas sur une seule technologie, mais sur une combinaison de solutions adaptées aux besoins de chaque conducteur et aux réalités territoriales françaises. Bien entendu, l’avenir des motorisations de nos véhicules est susceptible d’évoluer à de nombreuses reprises selon les réglementations et le contexte économique.
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